DE L'EAU POUR LES FEMMES DE CASAMANCE
Certaines histoires s’inscrivent dans le temps, de ces rencontres naissent des échanges, des amitiés et des projets. En 2016, la Casamance était à l’honneur du Festival de la Camargue. Depuis cette première rencontre, des liens forts se sont tissés entre le Festival, la ville de Port Saint Louis du Rhône et la Casamance sous l’impulsion (avec l’implication active) de Djibril Diame, président du Boukout Festival en Casamance et fondateur de l’association Art et Culture en mouvement.
Aujourd’hui, l’association du Festival de la Camargue souhaite garder ce lien fort et accompagner plus que jamais ces femmes en améliorant l’accès à l’eau dans leurs jardins. Au fil des rencontres, des déplacements, des visites des jardins maraîchers et des échanges avec les différents groupes de femmes, il est apparu évident que toutes rencontrent des problèmes d’eau.
L'EAU EN CASAMANCE
En Casamance, au Sénégal, les femmes jouent un rôle important. Elles sont très actives dans l’économie locale. Certains projets maraîchers ont d’ailleurs permis de réconcilier les populations autour d’un but commun.
Cependant, l'accès à l'eau est un défi quotidien pour des communautés fortement dépendantes de l'agriculture pour leur survie.
En Casamance, l’agriculture est fortement tributaire de la pluviométrie. Les pluies se font attendre, et non seulement elles durent moins longtemps — elles sont passées de six à deux mois par an et elles débutent de plus en plus tard. L’eau manque !
Du fait des changements climatiques, les familles ont de plus en plus de difficultés pour se nourrir. Les jardins de femmes occupent de plus en plus de place dans l’alimentation et les revenus des foyers.
Depuis une trentaine d’années, dans un contexte de société patriarcale, les femmes se sont regroupées et ont aménagée des blocs maraichers dans leurs villages. Chacune possède un certain nombre de parcelles de terre dont le produit lui revient. Les récoltes sont destinées à la famille, ce qui améliore grandement la qualité des repas. Le surplus est vendu pour financer les autres dépenses du ménage.
Sur le plan économique, ces jardins assurent aux femmes une indépendance financière vis à vis de leur mari et ils constituent aussi une source de revenus non négligeable pour les familles.
Au niveau social, les femmes sénégalaises sont en situation de fragilité et victimes d’exclusion. Elles participent peu aux décisions dans les foyers et des villages. Ces jardins sont pour elles un espace de discussion et d’émancipation. Matin et soir, elles arrosent ensemble les piments, les oignons, les choux, les tomates…
Malheureusement, certaines d’entres-elles se « décourages » et abandonnent petit à petit leurs jardins. La corvée d’eau est épuisante. Le travail d'arrosage est pénible : il est entièrement manuel et dans certains jardins, les femmes puisent à la main, car il n'y a pas de pompe ou que celle-ci est en panne. Chaque année, elles font des milliers de kilomètres de dur labeur.
Selon Djibril DIAME, Président du Boukout Festival et de l’association Art et Culture en mouvement : « En Casamance les femmes ne sont pas braves, elles sont épuisées. Elles travaillent plus de 14 heures par jour pour leurs diverses activités. Sur les jardins elles passent 4 à 6 heures ; avec des puits de 7 à 20 m, des arrosoirs de 20 kg. L’accès à l’eau, à l’irrigation, à l’énergie solaire et à la formation permettraient à ces femmes d’économiser des milliards d’heures d’efforts. Elles pourraient les consacrer à des activités plus productives. »
À QUOI SERVIRA L'ARGENT COLLECTÉ ?
Avec cette campagne de crowdfunding « De l’eau pour les femmes de Casamance », l’argent récolté permettra d’apporter des solutions concrètes avec la mise en place de point filtrant ou avec l’aménagement de système de gouttes à gouttes dans les jardins. Ces installations amélioreront considérablement le quotidien de ces femmes.
L'objectif est d'aménager au moins deux jardins. L'installation d'un point filtrant coûte 800 euros.